D'après  les propos de Betty Ferreira Jorge dans l'article "les bienfaits du tango argentin".    Magazine Biocontact de mai 2007.

En se donnant les moyens d'explorer  les possibilités  de son corps, et parfois aussi ses propres limites, à travers les sensations, nous nous découvrons chaque fois un peu plus.

La technique tango est basée avant tout sur une façon de marcher, naturelle, fluide, féline et puissante à la fois. Il s'agit d'amener volontairement le corps à se déplacer dans un parfait équilibre, dans la marche et dans les pauses. A partir de ces bases, de multiples évolutions du mouvement à deux  seront possibles , et les possibilités de création en seront infinies. 

Danser le tango,  c'est justement marcher pour être là, présent dans l'instant, ici et maintenant.

Sentir le centre de gravité  impulser le déplacement de son corps avec l'intention 

 du buste, (la cage thoracique bien ouverte), créer ainsi  une énergie qui nous prolonge au delà de notre enveloppe physique, respirer pleinement, sentir chaque fois que l'on pose un pied au sol, cet ancrage dans la terre, en même temps que nous  étirons le haut du corps, voilà les sensations qui vont se développer.

Tel un arbre, c'est uniquement grâce à un enracinement profond et dense (recherche de puissance) que nous pouvons alors nous sentir plus léger et souple. Nous sommes à la fois reliés à la terre et au ciel.

Nos articulations jouent alors pleinement leur rôle en se mobilisant pour favoriser la souplesse du mouvement (chevilles, hanches, genoux, dissociation du haut du buste et du bassin). Chaque partie de notre corps est en éveil, ici plus tonique, et là plus détendue ; les forces contraires  sont là pour se compléter.

Tel un funambule qui maîtrise son équilibre, nous nous  déplaçons  selon une trajectoire bien précise et évolutive,  et surtout nous sommes capables de maîtriser chaque arrêt, chaque pause,   cela en accord avec une musique que notre corps dansant interprète. Chaque instant respire la vie. Nous sommes en entente avec des lois physiques et  naturelles.  Dans ces conditions peuvent alors  en découler des dites "figures", au préalable soigneusement travaillées, aussi fluides que le reste quand elles arrivent à propos. En gagnant la posture corporelle adéquate,  on peut imaginer les bienfaits de la pratique de cette danse,  augmentés par l'émotion que peut susciter la musique.  Notre être entier vit pleinement le moment présent.

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Improviser, c'est faire sans avoir planifié ce qu'on allait faire ni dans quel ordre. C'est créer. Cela devient possible grâce à un travail constant  des fondamentaux du tango, seul(e) et à deux, en vue d'une recherche continuelle d'amélioration. C'est un réel travail sur soi qui amène ses récompenses. Cela rend possible de multiples combinaisons qui font que l'on arrive à joyeusement et mutuellement se surprendre. Le bonheur de la nouveauté  est possible grâce à des repères  et un langage communs entre les partenaires.

Ainsi, pas de chorégraphie préétablie dans le tango et c'est justement pour cette raison que les possibilités de création sont infinies. L'objectif à ne pas perdre de vue est l'osmose du couple qui danse.

Le tango, ce sont donc deux entités autonomes qui se rejoignent pour ne faire qu'un dans la danse. Nous sommes là à l'écoute de notre propre corps, de celui de l'autre, dans le dialogue permanent avec son/sa partenaire, dans une affirmation positive de soi,  une prise de confiance qui génère le désir d'aller vers  l'autre et de partager  une oeuvre commune.